3 habitudes pour rester Zen tous les jours ou presque …
Pourtant, vous êtes prof de yoga, vous devriez avoir des astuces pour rester zen en toute situation ?
La quête de calme et de sérénité est un objectif commun à beaucoup d’entre nous. Pourtant, même avec les meilleures intentions, il arrive que le stress s’immisce dans nos vies et qu’il soit difficile de rester zen. Cette réalité m’a frappée récemment lors d’une visite chez mon ostéopathe. Je souffrais d’une douleur à l’épaule après une posture de yoga. Son diagnostic m’a surprise : ” Ce n’est pas seulement votre épaule : votre bassin est bloqué, votre cheville est peu mobile et votre diaphragme est complètement tendu. C’est comme si votre corps s’était mis en mode survie. Pourtant, vous êtes prof de yoga, vous devriez avoir des astuces pour rester zen en toute situation ? “
Cette remarque m’a plongée dans une réflexion profonde. Comment, en tant que professeure de yoga, supposée experte en gestion du stress, avais-je pu laisser mon corps passer en mode survie ? Pour comprendre ce qui avait dysfonctionné, je suis retournée à l’essentiel : mes habitudes zen. Je partage avec vous trois pratiques clés qui m’aident à cultiver le calme chaque jour, même dans les moments difficiles.
1. La Respiration consciente : un outil puissant et immédiat pour rester zen
La respiration consciente est ma première habitude zen, accessible à tout moment et en toute situation. C’est un réflexe anti-stress à la fois simple et incroyablement efficace.
Pourquoi la respiration est un outil si puissant
Lorsque le stress surgit, le simple fait de prêter attention à sa respiration peut suffire à calmer l’esprit. Une longue expiration par le nez, suivie d’une inspiration naturelle par le nez aussi, aide à relâcher les tensions. Pour amplifier cet effet, je contracte légèrement le périnée (ce que l’on appelle Mula Bandha en yoga) au début de l’expiration, puis je me laisse inspirer.
Pour aller encore plus loin dans la détente, j’intègre parfois à cette respiration nasale la respiration Ujjayi, une technique où l’on freine le souffle au niveau de la gorge. Ce freinage allonge le souffle et apaise le mental en stimulant le système parasympathique, celui qui nous permet de nous détendre et de récupérer.
Des techniques complémentaires pour approfondir
D’autres exercices de respiration aident à se recentrer :
Bhramari (Respiration de l’abeille) : On émet un bourdonnement doux sur toute l’expiration, les vibrations du son vont partout dans le corps et cela calme le système nerveux.
Anuloma Ujjayi : C’est une technique qui combine Ujjayi et respiration alternée pour favoriser la relaxation (on inspire en Ujjayi et on expire par une seule narine en alternance).
Kapalabhati : En cas de stress intense, cette respiration dynamique, revitalise le corps et l’esprit et permet de gérer des émotions comme le trac par exemple. C’est une respiration abdominale rapide dans laquelle l’expiration est active et l’inspiration est passive.
Un impact immédiat et accessible
Respirer consciemment et favoriser l’expiration lente ne demande ni matériel ni préparation. Que ce soit au bureau, dans les transports ou chez moi, cette pratique est un véritable allié pour apaiser mon mental. En intégrant cette habitude plusieurs fois par jour, je parviens à créer des petites pauses de sérénité.
2. Revenir à ses missions de vie : l’art de prioriser pour rester zen
Une autre grande source de stress quotidien est le fait d’être sans cesse interrompu, lorsque nous sommes concentrés dans une tâche. Cela m’arrive souvent, particulièrement quand je prépare mes cours de yoga ou que j’écris. Mes filles, âgées de 10 et 12 ans, viennent souvent me voir pour me poser diverses questions ou pour partager des moments de leur journée à l’école.
De la frustration à une nouvelle perspective
Ces interruptions, bien qu’innocentes, ont longtemps généré chez moi une certaine frustration. J’avais l’impression de perdre du temps. Jusqu’au jour où je me suis interrogée sur mes missions de vie prioritaires. Je me suis rappelée que ma mission première est d’être une maman présente et attentive. Avant d’être professeure de yoga ou blogueuse, je suis leur maman. Et elles méritent mon attention. C’est ce que Léo Babauta appelle l’attention sacrée dans un très bel article traduit et publié sur Habitudes Zen.
Cette prise de conscience a transformé ma façon de percevoir les interruptions. Au lieu de les voir comme des obstacles, je les considère désormais comme une opportunité de remplir mon rôle. Je ne suis plus “coupée” dans mon travail, mais à ma juste place lorsque je suis là pour mes filles.
Appliquer cette logique au travail
Au-delà du cadre familial, ce changement de perspective m’a aidée dans ma vie professionnelle. Être interrompue par un collègue ou un client peut sembler perturbant, mais cela fait souvent partie de ma mission professionnelle. Prendre le temps de répondre à ces sollicitations, en pleine conscience, me permet d’honorer mes priorités.
L’art de rester zen face aux interruptions
Ainsi, pour gérer les interruptions sereinement, je me pose une simple question : Quelle est ma mission prioritaire dans l’instant ? Parfois, cela signifie accepter que c’est mon travail qui “interrompt” ma mission de vie principale et non l’inverse. Cette réflexion m’aide à garder une attitude zen et à équilibrer mes rôles avec plus de sens et de souplesse.
3. Accepter de ne pas toujours rester zen
Ma troisième habitude zen est, paradoxalement, d’accepter que je ne puisse pas toujours l’être ! Lors de ma visite chez l’ostéopathe, malgré mes techniques de respiration et ma philosophie des missions de vie, mon corps était clairement sous stress. Pourquoi ? Parce que je ne contrôle pas tout.
Un principe yogique à méditer
En yoga, nous pratiquons le concept d’Īśvara Praṇidhāna, que l’on peut traduire par « s’en remettre à plus grand que soi ». Ce concept, issu des Yoga-Sūtras de Patanjali, consiste notamment à reconnaître que tout n’est pas entre nos mains. Même en mettant en place mes meilleures habitudes zen, il existe des situations qui me dépassent, où le stress s’impose à moi par exemple. Dans ces moments-là, je choisis de l’accepter plutôt que de lutter. Toucher ses propres limites pour mieux les traverser. Pratiquer Īśvara Praṇidhāna, c’est lâcher prise sur le besoin de tout maîtriser et ainsi ouvrir un espace pour la paix intérieure et la sérénité. Mais comment faire concrètement ?
Traverser le stress pour le transformer
Dans les moments où mes outils habituels échouent, je choisis de traverser le stress plutôt que de le fuir. Le stress, loin d’être une faiblesse, révèle parfois des blessures ou des peurs enfouies. Ces parts de nous inconscientes, ces « dossiers lourds » émergent uniquement lorsque nous sommes prêts à les traiter, et bien qu’inconfortables, ce sont des opportunités de transformation intérieure.
La méditation agit alors comme un espace d’accueil et de libération. En méditant, ces blocages peuvent se dénouer. Cela permet à ces expériences enfouies de remonter à la conscience, créant ainsi un espace propice au changement. Je pratique ainsi une méditation rétroactive sur ce que je traverse et sur pourquoi cela me submerge. C’est comme toucher ses propres limites pour mieux les traverser. C’est une invitation à méditer et à entrer en contact avec mes zones d’ombres, à les accueillier et à les transformer.
Comme le dit Fabrice Midal dans un podcast [1] sur la méditation :
« La méditation n’est pas un outil de gestion du stress, mais une aventure de l’existence humaine. Elle nous met en relation avec nos zones d’ombre et nos peurs. »
Rencontrer nos fantômes intérieurs est un exercice difficile, mais il ouvre la porte à une profonde transformation. En lâchant prise sur le besoin de tout maîtriser, nous créons un espace où la paix intérieure et la sérénité peuvent advenir.
En résumé : 3 clés pour cultiver le calme chaque jour
1. Respirer consciemment : Utilisez la respiration consciente qui favorise l’expire comme un outil accessible pour apaiser le stress en quelques instants.
2. Revenir à vos priorités de vie : Identifiez ce qui compte vraiment dans l’instant pour transformer les interruptions en opportunités.
3. Accepter vos limites : Lorsque le stress est inévitable, traversez-le avec lucidité et bienveillance pour en faire une expérience de transformation.
Ces trois habitudes ne garantissent pas un état de zen absolu en permanence, mais elles offrent des outils précieux pour naviguer avec plus de sérénité à travers les défis de la vie quotidienne. En fin de compte, être zen ne signifie pas fuir le stress, mais apprendre à l’accueillir et à le transformer.
Cet article participe à l’événement “3 habitudes pour être zen tous les jours” du blog Habitudes Zen.
[1] Émission radio de France Inter, datée du 09/02/2014 et intitulée « la méditation et la vie » Fabrice Midal
Très bon article ! J’ajouterai le fait du sport aussi au quotidien permet de vraiment être zen plus souvent et naturellement
Antoine
Merci Antoine, oui le sport, le yoga postural tout cela aide, il faut réussir à installer des routines quotidiennes.
Merci pour ce bel article ! De mon côté, je pratique régulièrement la respiration consciente. Je l’ai encore utilisé ce matin avant un RV médical. En réfléchissant, j’accepte beaucoup mieux mes limites depuis que je pratique le yoga de manière régulière. Ta 3ème astuce est très intéressante et je la garde précieusement en tête 🙏
Oh la respiration avant le rendez-vous médical, que c’est utile ! Et dans les moments de grand stress on peutpratique des respirations Kapalabhati (expire actives). A bientôt Daphné
J’aime beaucoup l’idée que finalement la meilleure façon d’être zen est accepter de ne pas l’être parfois. La quête d’être au top tout le temps est souvent contre productif. Le désagréable est aussi instructif et nécessaire. Merci pour ce bel article.
Merci Amélie pour ton retour, oui la quête de perfection nous assomme parfois! A te lire Daphné
Les trois pratiques que tuproposes sont simples à intégrer dans la routine journalière et je pense qu’elles offrent des bienfaits significatifs pour le bien-être mental et physique. Par cet article, tu rends la gestion du stress plus abordable. Merci de nous encourager à cultiver la sérénité chaque jour.
Merci jackie pour ton commentaires, en effet l’idée était de proposer des astuces simples à réliser, sans matériel, sans rendez-vous. A te lire Daphné